par Zorn » Jeu Déc 29, 2005 1:22 pm
Bonne idée Beorthulf !
Sur la précision / répétabilité du trébuchet, j'imagine que cela se passait ainsi (sans garantie du gouvernement !)
Après construction et mise en place du trébuchet (typiquement à 200 mètres, histoire de commencer à être à l'abris des arbalétriers, et de pouvoir toucher néanmoins)... il reste à ajuster le (les) tir(s).
Principalement il s'agit :
- de régler la longueur de la fronde
- et l'orientation du trébuchet
On a vu (simulation) la sensibilité de la longueur de la fronde !
On pourrait aussi jouer sur la masse dans le contrepoids, mais j'imagine qu'on charge au maximum.
Je fais également l'hypothèse qu'un "ingénieur" aura été faire un peu de repérage pour identifier le point faible de la défense que l'on souhaite pilonner (par exemple la fameuse porte "bouchée" dans le siège de Jérusalem par Saladin, sur laquelle les tirs se focalisent, et qui finit par céder ; cf KoH).
Cela peut être intégré dans les règles : reconnaissance réalisée ou pas. Le scénario peut faire l'hypothèse que c'est "déjà fait".
La première journée permet 10 tirs. C'est peu finalement pour bien ajuster le tir : en azimuth et en site.
Premier tir... trop court, et plus à droite
Deuxième tir (1 heure après)... toujours trop court, mais trop à droite à présent...
Etc.
On peut considérer que le premier jour, avec les 10 tirs, on ne fait pas de dégat. On ne fait qu'aligner.
Il faut noter que ce qui prend du temps (l'heure entre chaque tir), c'est le temps requis pour remonter le contrepoids de 5 tonnes environ ! Les palans, moufle ou chèvre démultiplient la force au détriment du déplacement.
A partir de l'instant où un tir frappe au but... on ne touche plus à rien.
Les autres tirs frappent à 1 mètre près (de mémoire d'après les reconstitutions récentes)... Le terme de pilonage est bien le bon terme !
Imaginez des boulets de 150 kg qui heurtent régulièrement une courtine à 150 km/heure... aucune chance de résister sur le long terme. Ce n'est qu'une question de temps.
C'est donc bien la répétabilité qui fait l'efficacité de l'engin.
Ensuite j'imagine que progressivement la fronde se distant, que le chassis bouge, etc... donc il faut régulièrement corriger et réajuster, ce qui fait que chaque jour, disons que 80% des tirs sont efficaces.
Quoiqu'il en soit, les règles au niveau stratégique vont intégrer ces 80% d'efficacité du pilonage. En fait il faut juste calibrer le niveau de destruction par jour et par trébuchet sur une muraille d'épaisseur donnée... bref Siège propose déjà cela !
Tout cela à condition que les boulets soient de même masse... donc soigneusement taillés par des professionnels ; sinon dispersion au rendez-vous.
Si l'on veut simuler plus fin le volet siège au niveau stratégique on pourrait tenir compte :
- de la météo : s'il pleut les cordes se distandent on perd la répétabilité... la muraille résiste mieux
- de la disponibilité de pierre et de la qualité des tailleurs : si faible dispersion : la muraille tient plus longtemp
- une action commando sur les machines pendant la nuit : déréglées, on perd 1 jour pour les réaligner
- les défenseurs étayent la muraille à l'endroit pilonné : 2 jours pour construire la charpente, ensuite, efficacité réduite des tirs
- etc.
Tout cela vaut (j'insiste) pour un trébuchet. Pour une bricole ou un pierrier qui partage le principe mécanique de bascule, c'est une tout autre affaire : 1 tir par minute, 3 ou 4 hommes (femmes) tirent sur des cordes à la place du contrepoids, les boulets font 10 kg... complètement inefficace contre un mur, mais pas contre un homme (Montfort en a fait les frais) ; pas traité au niveau stratégique, mais au niveau subtactique habituel dans les règles standard CH.
"Le bien si tu peux, le mal s'il le faut."
Adoubé Chevalier de Bois le Roi, le 6 juin de l'an de grâce 2009.
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