| B.: Avez-vous conçu d’autres 
					jeux ? Je n’ai pas vu votre nom associé à d’autres 
					jeux, donc je me demande si ce n’était qu’un passe-temps ou 
					une activité que vous vouliez développer.  T.W.: Pour moi, la conception de jeu n’était qu’une 
					conséquence de mon hobby de wargamer. Je n’étais qu’un 
					amateur enthousiaste, à tel point que je ne me suis pas 
					soucié d’avoir mon nom crédité quand le jeu est entré en 
					production. Et maintenant que j’y pense, Gary non plus 
					d’ailleurs. A la suite de Cry Havoc, Gary et moi avions 
					discuté la possibilité de produire un jeu situé à l’époque 
					des Rajas, plus spécialement sur la frontière du Nord Ouest 
					de l’Inde. Gary avait commencé à dessiner quelques cartes et 
					j’avais commencé à réfléchir aux consequences des tirs à la 
					volée et des combats au corps à corps avec des tribus 
					afghanes. Malheureusement, pour diverses raisons le projet 
					ne décolla pas et fut abandonné.  B.: Qu’en est-il de votre relation avec Standard 
					Games?  T.W.: A part Gary, je n’ai pas eu de contacts directs 
					avec "Standard Games", à part la reception occasionnelle 
					d’un chèque pour ma contribution à la rédaction des règles. 
					A l’origine, "Cry Havoc" était vendu principalement par 
					correspondence, une ou deux boutiques spécialisées avaient 
					pris une demi-douzaine de boîtes et c’était à peu près tout. 
					Après quelques mois, on me demanda si je voulais vendre mes 
					droits d’auteurs. Vu le niveau de ventes d’alors, je me mis 
					d’accord sur un prix et céda mes droits. A vrai dire, je ne 
					faisais pas ceci pour l’argent : j’étais très content que le 
					jeu soit publié et que des joueurs du monde entier, bien 
					qu’en petit nombre, semblaient l’apprécier (une des 
					premières commandes vint d’un client en Papouasie Nouvelle 
					Guinée : j’étais aux anges !).      B.:Vous n’avez pas conçu les jeux suivants de la série.
					Y at’il une raison ?  T.W.: Peu de temps après la sortie de Cry Havoc, ma femme 
					et moi eurent notre deuxième enfant et mes priorités 
					changèrent. J’avais aussi perdu le contact avec Gary et je 
					n’ai jamais connu les gens de Standard Games.  B.: La règle de Cry Havoc traitant des conséquences 
					d’un combat à 1 contre 1 a généré beaucoup de discussion : 
					L’attaquant ne peut pas gagner et a une forte chance d’être 
					blessé. Etait-ce voulu ?  T.W.: Pour une raison qui m’échappe, l’incapacité d’un 
					attaquant d’infliger aucun dommage dans une attaque à 1 
					contre 1 est une erreur qui nous a échappé quand nous avons 
					testé le jeu. Voilà plus de 20 ans que je n’ai pas rejoué, 
					mais je pense qu’à l’époque, notre solution consistait à 
					utiliser les résultats de la colonne à 2 contre 1 (tout en 
					appliquant les effets du terrain).  B.: Un autre problème est la puissance des arbalètes : 
					beaucoup pensent qu’elles sont trop avantagées et que ceci 
					nuit à la jouabilité. Etait-ce un effet 
					voulu ?  T.W.: Nous étions satisfait avec les valeurs attribuées 
					aux arbalètes et ne les considérions pas comme trop fortes : 
					Qu’un carreau atteigne sa cible et ses effets étaient très 
					dévastateurs. Ceci dit, on peut admettre qu’il aurait 
					toujours fallu laisser une chance sur 10 (voire plus) que le 
					carreau manque sa cible. A moyenne et longue portée, je 
					recommande certainement de diminuer le potentiel de 
					l’arbalète.  B.: Est-ce que vous vous attendiez à ce que ce jeu 
					aurait encore une large communauté de fans et serait encore 
					joué près de 30 ans plus tard ?  T.W.: Je me souviens d’avoir été très content quand Cry 
					Havoc est apparu pour la première fois sur les étagères de 
					grandes boutiques. Je fus encore plus surpris quand sa 
					popularité devint telle qu’il donna naissance à d’autres 
					jeux, mais je n’ai jamais imaginé dans mes rêves les plus 
					fous qu’un groupe de joueurs serait encore en train de 
					discuter avec enthousiasme de ce jeu 30 ans plus tard ! Je 
					suis impressionné qu’à l’heure des jeux vidéo, un jeu de 
					plateau relativement simple comme Cry Havoc continue de se 
					développer. B.: C’est sans doute parce que votre objectif de créer 
					un jeu AMUSANT à été pleinement atteint. Un grand merci Tony 
					pour ces éclairages et pour consacrer un peu de temps à 
					partager vos souvenirs avec la communauté Cry Havoc. |